Ma mission chez Hannibal Pictures

Publié le par My Hollywood dream

Quelle suite logique à ces articles : partir, s’installer… travailler peut être ? Partie qui suit naturellement mes aventures puisque le stage est bien tout l’intérêt de ce périple.
Depuis le 28 Septembre, j’effectue mon stage dans une entreprise de production qui, comme son nom l’indique, produit pour vendre ses films qu’il distribue au cinéma et/ou à la télévision. Un rêve d’acteur enfoui ? Une envie de gloire ? Que vient faire un étudiant d’école de commerce ici ? C’est dans le but de bien vous faire comprendre les enjeux du stage de deuxième année à l’étranger que je vais aborder mes missions au sein de l’entreprise. De là, l’on comprend qu’au-delà du domaine de production, ce stage permet une appréhension globale, vécue et perçue, du fonctionnement d’une entreprise, de son management, de ses stratégies, actions aux quelles j’ai pu assister voire participer.

Hannibal Pictures est une entreprise créée par Richard Rionda Del Castro, un diplômé de l’INSEEC de Bordeaux. Sa compagnie se divise en 2 parties : un pole dit « développement et production » de films, et un autre consacré à la vente des films. Il s’agit là de deux domaines bien distincts mais complémentaires, dans lesquels différents acteurs participent à la cohérence de ce projet global.


Pôles Production/Développement


 Qui n’a pas rêvé d’être « producteur de films à Hollywood » ? Une formule qui sonne certes bien, mais qui est beaucoup plus complexe qu’elle n’y paraît. Toute production de films, que ce soit sur le plan des tournages ou des recherches d’acteurs, part d’une histoire, soit d’un script dans le jargon cinématographique.
Il faut d’abord saisir qu’il n’y a, et ce pour toute production quelle qu’elle soit, aucune marche possible sans des hommes, des femmes. C’est d’abord ici Cam Cannon, chargé du développement dans le secteur « écrit », qui lit des scripts en vue d’une adaptation future pour nos petits ou grands écrans. Sa sélection faite, il les propose à Richard, le « boss », qui les retouche si besoin. Exprimant clairement ma motivation à participer aux projets, j’ai pu aider à la lecture de scripts. Mais une lecture se doit d’être active : elle doit être accompagnée d’un avis en tant que spectateur, mais également en tant que professionnel avec des conseils sur le recrutement d’acteurs. Ces annexes doivent être exposées lors de réunions, relativement régulière. De là, Cam aussi chargé du recrutement des acteurs et des réalisateurs, doit se mettre constamment en relation avec les agents des stars pour négocier, puis négocier et encore négocier. Travail de longue haleine et beaucoup d’argent en jeu. Les négociations si elles aboutissent à un contrat, doivent d’abord passer par des avocats afin de sécuriser le producteur ( Hannibal Pictures ) par des droits sur le film, et les acteurs avec de justes contrats.
Cette partie plus ou administrative gérée, suit la partie artistique. C’est là le domaine de Patricia. Sa mission, est de créer notamment les affiches de film dites « post production ». Qu’est-ce-que cela signifie ? Qu’il ne s’agit pas de l’affiche définitive du film, avec nomination des acteurs, des crédits, etc., sinon de celle qui sera montrée aux différents acheteurs avant la distribution du film. Travail assez pointilleux, elle doit parvenir en un coup d’œil à donner envie aux acheteurs de choisir leur film. Patricia m’a permis de participer à cette réalisation de « posters ». Cette mission m’a semblé au cœur des stratégies d’entreprise en matière de marketing. Comment se vendre et vendre ?
Quant à Richard dont le périmètre d’action est encore à définir tant il est impliqué à tous niveaux dans cette entreprise, il donne un exemple de la gestion d’entreprise, du management, avec les problématiques qui s’y rattachent (financement entre autre..) Il négocie lui-même les contrats avec les banques, car oui vous ne disposez pas forcément des liquidités pour produire un film entre 10 et 45 millions de dollars, afin de recevoir le financement nécessaire. Et dans le monde du cinéma, tout le monde est payé le vendredi soir.

 

Pôle Vente

 

Produire c’est bien, mais encore faut-il pouvoir vendre sa production. Un pôle de l’entreprise se concentre précisément sur ces questions. Il faut savoir qu’un film n’a le droit d’être diffusé que par une seule compagnie de distribution, par pays. C’est pourquoi justement vous ne pouvez pas voir M6 et Tf1 diffuser le même film en même temps. L’acquisition de droit se fait généralement pour une longue durée. Celle-ci varie de 7 à 15 ans.

Qui se charge de distribuer les films dans cette belle équipe me demandez-vous ? Il s’agit de Haley et Richard. Cette charge qui leur incombe peut paraître simple mais elle génère beaucoup de stress.  Durant toute l’année, à différents endroits du monde, de véritables « marchés du film » sont organisés. A quoi cela ressemble ? Vous en connaissez forcément un : le festival de Cannes.

Pour avoir fait l’incroyable expérience d’un festival à Santa Monica, l’American Film Market, AFM, je peux expliquer comment s’organisent et se déroulent ces rencontres. De superbes suites sont louées dans de prestigieux hôtels. Ce standing de choix permet à l’entreprise de rencontrer les différents distributeurs venus du monde entier pour visionner leurs projets. La décision d’achat du film.

Mais vend-on des films comme l’on vend des carottes ? La technique est étonnement similaire. Seuls les ratios changent : les sommes, les procédures, sont différentes. J’ai eu la chance de jouer un rôle direct : je devais présenter les films aux différents acheteurs du monde entier. Vendre, expliquer, suivre. Puis les accompagner dans leurs achats en envoyant les copies des scénarii sélectionnés en festival. Cette sélection se fait en festival grâce à différents supports : bandes annonces, scripts ou encore posters.

SNV82240 (Petit aperçu de la suite au market AFM avec en poster les différents nouveaux films de l’entreprise)

 

Ainsi marche Hollywood. Avant d’être de paillettes, de voitures, ou de flash, il s’agit d’entreprises qui s’organisent et travaillent à leur tâche comme toute autre. J’ai tenu à conserver un rôle assez général dans l’entreprise afin d’approcher toutes les fonctions, naviguant d’un pôle à l’autre. En cela un stage pareil est une expérience très enrichissante. Au delà de donner un autre visage au cinéma, je donne de réels contours à l’organisme de production qu’est une entreprise.

 

Pour vous faire une idée de ce que pèse Hannibal Pictures, comptez quelques 30 films et des noms comme Antonio Banderas, Snoop Dog, 50 Cents, Andrian Brody, Elsa Pataky, Roseline Sanchez, Gérard Depardieu, Johnny Hallyday, Richard Boringer, Emmanuelle Seigner, Kevin Spacey ou encore Bruce Willis.  

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